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Je t'ai couvert de cuivre et d'or

J'ai craché sur ta peau pour te noyer

J'ai piétiné tes vêtements et je les ai accrochés

 

Écoute,

tu ne m'entends plus à présent

Écoute, écoute

 

Fureur,

ce mot était devenu mon nom,

l'étoffe que je portais,

que je ne quittais plus.

 

Ils n'ont pas voulu t'enterrer près de la grotte

plus tard,

j'ai retrouvé ton couteau dans l'herbe

Je t'ai bien regardé la dernière fois et je ne me souviens plus de ton visage

 

lovée dans ma couche, je suis seule

maintenant, je marcherai seule, je marcherai seule.

 

nature, le mot nature n'existe pas

il est entré dans l'obscurité

il est caché sous la pierre

j'irai le chercher

quand tu ne seras plus que des os

je grimperai sur le rocher

à la nuit tombée je serai dans plusieurs endroits

et personne ne me verra

 

Et tu veux toujours

vivre, vivre, vivre

nous passerons à nouveau sous la voûte

nous tracerons nos chemins

nous sommes si jeunes

 

Dans les branches

j'ai accroché tes vêtements,

ta folie,

tes trophées,

ton arc,

deux magnifiques ramures de cerfs,

ton couteau emmanché sur un brocart de chevreuil,

le crâne de l'ours,

la peau de la biche

Ils y sont restés

tant que personne n'est venu les chercher.

 

C'est un arbre à cinq branches,

cinq doigts,

cinq cœurs,

cinq orifices.

 

Ils sont montés,

tous ceux qui courent,

portant ton corps,

ton corps de bois,

ton corps de pierre

 

Dans le ciel

les mauvais rêves se sont dressés

au delà

se sont cachés

dans leur maison de lumières

 

Dans l'eau

ton reflet s'est penché

j'ai bu à ta source

j'ai peur de tomber dans ta tombe

de me cacher sous la pierre

j'ai fui sous la pierre tranchée

pliée

jetée

 

du chaos vital

tes os ont émergé

un fleuve souterrain nous a emporté

nous avons tous pleuré

nous pleurerons toujours.

 

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